Peux-tu présenter ton parcours, ta formation ?
« J’ai suivi le parcours STAPS à Valence (Licence) puis une année de Master Préparation physique à Lyon. Préparateur Athlétique n’est pas mon métier, je suis salarié à la poste, mes horaires me permettent de pouvoir « cumuler » mes différentes activités annexes : Préparateur athlétique et « coach sportif » à Cyobodyforme (Centre de kinésithérapie à Clonas sur Varèze).
En plus du parcours scolaire, j’ai passé quelques formations transversales axées préparation physique football (que je recommande) : Formation les clefs de la prépa physique football avec Fabien Richard, ainsi que 3 formations dispensées par JC Hourcade : formation gestion de charge d’entrainement, formation réathlétisation du footballeur, formation analyse GPS en distanciel.
J’ai eu la chance de pouvoir effectuer 2 stages en structure professionnelle avec Remi Pullara qui m’ont beaucoup apporté.
J’essaie toujours de me former soit par des stages, des formations en distanciel, en observant des séances d’autres clubs… »
Depuis combien de temps es-tu préparateur athlétique ?
« Je suis dans ma 7ème saison de préparateur athlétique. »
Par quels clubs es-tu passé avant Ain Sud ?
« J’ai commencé le coaching en tant qu’entraineur à l’US Reventinoise club dans lequel j’ai effectué 16 années (U6 à U17). Puis pour mon stage de M1 j’ai intégré le club du FC Salaise en tant que préparateur Athlétique pour lequel j’ai effectué 5 saisons (2015/2020). Enfin je suis arrivé à Ain sud et j’attaque ma 3ème saison avec le club. »
Comment es-tu arrivé au club ? Et pourquoi avoir choisi Ain Sud ?
« Je suis arrivé en juillet 2020 à la suite de la saison marquée par l’arrêt des championnats en Mars 2020. Je suis arrivé un peu par hasard car en ayant quitté mon poste au FC Salaise je voulais me consacrer un peu plus à mon activité de coaching. Puis par le biais de connaissances, on m’a demandé si je pouvais être intéressé par un poste de préparateur athlétique laissé vacant à Ain Sud. Ensuite c’est aller très vite, j’ai été mis en relation avec Pascal Yvars (ancien manager général) puis ensuite avec Hervé Yvars (ex coach N3) et Thibaud Clément (ex adjoint). À la suite de notre entretien on a décidé de faire un bout de chemin ensemble (2 saisons). »
Quel était ton poste et quelles étaient tes missions à ton arrivée ? Quels étaient tes objectifs ?
« Mon poste était responsable de la prépa athlétique du groupe N3. À mon arrivée j’étais à la fois pressé de commencer mais aussi dans « une incertitude » parce que je ne connaissais pas le niveau N3 donc mon objectif premier était de très rapidement me mettre au niveau et de très vite m’intégrer au staff et au groupe pour pouvoir travailler dans les meilleures conditions. J’ai pris le train en route car le groupe avait repris une semaine avant mon arrivée. Je tiens encore à remercier le staff et le groupe de l’époque pour leur accueil et leur bienveillance à mon égard. »
Qu’as-tu acquis durant ces années au club ?
« L’expérience on l’acquiert avec la pratique, et quand les coachs te laissent carte blanche, forcément le processus va plus vite. Mon expérience d’éducateur et l’obtention de quelques diplômes m’ont facilité la tâche. Les connaissances sont importantes surtout pour un PA, on doit avoir des connaissances biomécaniques / anatomiques / physiologiques et surtout footballistiques. Ensuite quand on a la chance d’être avec des coachs ultra compétents et expérimentés forcément ça aide à notre développement personnel. Ce qui m’a le plus marqué c’est la façon dont ils travaillent avec leur PA et sur ce point-là j’ai été bien loti parce que j’ai été et encore aujourd’hui je suis complétement libre dans ma façon de faire. »
Que penses-tu avoir apporté au club ou qu’as-tu voulu apporter ?
« Aujourd’hui la dimension athlétique dans le foot est devenue quasi incontournable, donc notre rôle de PA n’est pas simplement de faire une intervention de 20min sur la séance mais plutôt d’avoir une vision plus globale (méthodologie d’entrainement, qualité athlétique travaillée par séance, lien entre la prépa et le travail du coach et ses adjoints…). L’idée directrice est d’effectuer un vrai travail de staff plutôt que travailler de façon isolée (pour qu’au final tout s’imbrique mal). Donc sur cet aspect-là je pense avoir apporté une vraie plus-value. Le comportement athlétique des joueurs en match reste le révélateur de notre travail. »
Quelle est ta méthode de travail ?
« Ça serait très très long de décrire dans le détail la méthode utilisée mais en résumé tout part du diagnostic que l’on se fait du championnat, du nombre séances que l’on a à disposition, des profils de joueurs…
Ma conviction c’est que travailler une qualité athlétique par jour de séance est une bonne formule. Eviter au maximum les séances longues mais plutôt favoriser les séances courte et intense (temps de pratique effectif proche du temps de séance) me semble pertinent. Ensuite, je pars du principe que chaque jeux/situations/exercices ont une dominante athlétique. Je reprends en quelque sorte les principes de la périodisation tactique mais adaptée à ma façon. Donc sur nos mardis on travaille une qualité athlétique prioritaire, idem pour le mercredi et le vendredi. Par exemple si nous sommes sur une séance à dominante force le contenu sera fortement axé sur des petites densités (nombre de joueurs au m²), du travail d’appui spécifique…
Chaque échauffement est en lien avec la dominante athlétique de la séance.
Selon les jours de séance, des besoins du moment et de ce que veulent proposer les coachs, j’alterne entre le travail dissocié, associé et intégré, et nous mettons tout ça en lien avec le modèle de jeu du coach.
Nous avons aménagé une pièce en salle « d’activation » ce qui nous permet de mettre en place des protocoles d’activation, des petits tests d’avant séance pour évaluer les joueurs et nous utilisons un « outil » de gestion et suivi de charge d’entrainement (Soccer BI) qui nous aide énormément au quotidien.
Sur les séances en elles-mêmes, je prépare tout le côté organisation des temps de séances, temps d’exo, densité à privilégier, joueurs qui participent ou non à la séance (réathlé ou besoin spécifique). »
Aujourd’hui, comment sont tes relations avec le staff et les joueurs ?
« Avec le staff actuel tout va bien, j’ai un bon relationnel donc ça n’a pas été très compliqué de s’intégrer. Le fait de connaitre Herald et Olivier (les 2 adjoints) a encore plus facilité la chose puis quand tout est clair sur les rôles et fonctions du staff tout est beaucoup plus fluide durant la saison. Je sais rester à ma place : le préparateur physique travaille dans l’ombre d’un (ou des) entraineur et il est uniquement dédié à la performance de ses joueurs.
Avec les joueurs j’ai une relation de proximité. De par ma fonction ils ont plus de facilité à venir échanger avec moi, je suis là pour eux, pour qu’ils soient les plus performants possible. Gérer un groupe de 25 joueurs sur le plan athlétique ce n’est pas tous les jours simple car ce n’est pas la partie de l’entrainement qu’ils préfèrent mais ils me rendent la tâche facile donc c’est très bien. »
Quels sont tes objectifs pour cette saison ?
« Cette saison mon objectif premier est de permettre à l’équipe de pouvoir se maintenir le plus rapidement possible. Avec 5 descentes dans la poule la tâche n’est pas simple donc j’essaie d’aider l’équipe et les coachs du mieux que je peux : faire en sorte que le groupe mette beaucoup d’intensité sur les séances et surtout en match, avoir le moins de blessés possible pour avoir de la concurrence aux séances et que le coach dispose d’un groupe large pour le week-end. Favoriser un retour plus rapide des blessés sans qu’il y ait de rechute, mettre du lien entre le modèle de jeu et le travail athlétique. »
Pour finir, quels sont tes objectifs, au club ou ailleurs, à court/moyen/long terme ?
« Toujours apprendre, progresser et me former. Lorsque j’ai commencé la prépa athlétique, de par mon parcours d’éducateur et de joueur, je me disais qu’être un jour en CFA 2 (N3 aujourd’hui) ça serait quelque chose de très bien. Maintenant que c’est fait il faut vouloir faire plus donc à moyen terme ça serait de pouvoir connaitre le niveau N2 et N1. A long terme mon but ultime serait un jour de pouvoir intégrer une structure professionnelle et de pouvoir vivre de ma passion. »